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La terrible pandémie qui frappe le monde en ce moment fait apparaître au grand jour ce qui était déjà flagrant pour beaucoups, la futilité voire l'inutilité de certains métiers, dont quelques uns sont scandaleusement parmi les mieux rémunérés. Ces jours "sans" démontrent que l'on peut parfaitement se passer des publicitaires, amuseurs publics de télévision, sportifs à crampons incultes, revendicateurs victimaires de toute sorte, gestionnaires d'un autre monde dépassés par leurs erreurs, communicants n'ayant aucune solution à proposer. Le fait qu'une partie de ces métiers soit largement soutenus par les subventions publiques ou l'impôt rend leur existence encore plus scandaleuse. À l'inverse et comme en miroir, on guette l'arrivée du médecin, des éboueurs, on applaudit les infirmières "qui coûtent un pognon de dingue", le bobo est prêt à aller travailler auprès des agriculteurs, on remercie le postier, le réparateur de tout, la caissière d'alimentation, le pompier. Une étude (prémonitoire) de trois chercheuses britaniques, Eillis Lawlor, Helen Kersley et Susan Steedx, s'appuyant sur la méthode du retour social sur investissement pour mesurer la valeur d'un métier l'avait confirmé. Les cadres du secteur publicitaire détruisent une valeur de 11,50 livres sterling à chaque fois qu’ils engendrent une livre de valeur. La proportion s’inverse si l’on considère le travail d’un agent de nettoyage hospitalier, où pour chaque livre sterling qu’elle absorbe en salaire, cette activité produit plus de 10 livres sterling de valeur sociale. Sur le Monde diplomatique, un article en français en fait la syntèse.

Les grandes crises économiques, comme les guerres, remettent souvent en question le monde d'avant. Soyons vigilants au moment de la sortie de cette crise. Faisons tout pour que ceux et celles, ministres, médias ou simples quidams, qui nous vantaient les joies du "libre marché sans entrave", des privatisations, délocalisations et dérégulations à outrance, ceux et celles qui n'avaient à la bouche que le mot TINA, ne relèvent pas la tête de sitôt et se taisent, à défaut de comparaître au tribunal de l'histoire.

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